La modification des pratiques de consommation culturelle ces 10 dernières années m'effraie. Je suis un enfant du support physique (CD notamment) et j'ai beaucoup de mal avec le téléchargement, surtout celui qui est illégal. Bon, a priori, je viens de perdre 50% de mon lectorat, qui pensera que je ne suis qu'un artiste près de ses sous, qui n'a de cesse de diaboliser le pauvre mélomane. Tant pis. Pour les 3 personnes qui restent, sachez que je ne serai pourtant pas un dinosaure ! Je ne vais pas m'éteindre sur les cendres des albums physiques invendus, sous les effets de l'astéroïde-crise du disque. Il aura fallu du temps, beaucoup de réflexion, mais je crois que je viens de tourner une page dans la diffusion de ma musique. Et du coup dans la façon de créer aussi. Je me sentais déjà particulièrement libre à ce sujet, mais j'ai la sensation d'avoir encore brisé une barrière. Plein d'idées me viennent. On en reparle bientôt.
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à titre personnel, je pense que le support physique n'est pas mort, en témoigne les éditions limitées de certaines sorties qui partent comme des petits pains. Les consommateurs veulent un objet avec une vraie valeur ajoutée (et le contenu qui va avec cela va sans dire). Pendant des années, l'Industrie (avec un grand "i") s'est royalement foutu de sa gueule, le retour de baton n'en est que plus violent. Mais mérité. Malheureusement, les "artistes" en subissent les dommages collatéraux. Mais le téléchargement légal n'explosera jamais, trop peu de monde est prêt à payer pour quelque chose qui ne soit pas tangible. Quant au téléchargement illégal, c'est un puit sans fond, mais il peut être enrayé par des "produits" qui possèdent cette fameuse valeur ajoutée évoquée plus haut. Enfin bref, ce n'est qu'un avis.
RépondreSupprimerCertes le produit physique n'est pas mort, mais il ressemble de plus en plus à ce qu'était le vinyle ou la K7 après l'arrivée du cd : une frange toute marginale de la distribution.
RépondreSupprimerRegarde les chiffres de ventes des artistes, regarde la taille des rayons de disques dans les magasins...
Toutes les éditions limitées ne partent pas "comme des petits pains", et puis elles ont de toute façon un coup supplémentaire à la production...
Le consommateurs sont de plus en plus exigeants auprès des artistes, qui ne peuvent plus proposer "juste" leur travail sous peine de passer pour des glandeurs qui ne méritent même pas qu'on les achète...
Et là je ne parle là que des "gros artistes" (ou en tout cas identifiés), qui ont déjà un public et quelques moyens... catégorie dont je ne fais pas partie.
Le téléchargement légal ne marchera jamais, mais au moins il a le mérite de ne pas coûter aux artistes...
"Toutes les éditions limitées ne partent pas "comme des petits pains", non pas "toutes" évidemment. Je me suis mal exprimé.
RépondreSupprimerMais personnellement, je pense que dans quelques années, les "vrais" amateurs de musique achèteront des disques plutôt bien faits (tant sur le fond que la forme on va dire) ou vinyles et que l'objet sera complètement sacralisé.
Je prends pour un exemple un groupe que tu connais bien et qui n'est pas encore "énorme" mais qui grossit évidemment, MOPA, qui a travers d'un objet vraiment collector arrive à "toucher" des consommateurs. Après je ne suis pas dans le secret de leur business, peut-être que ce n'est pas une super affaire économique, ou à l'inverse que si... Mais autours de moi, beaucoup de "vrais" mélomanes continuent d'acheter des disques, aux labels, directement aux groupes, sans passer par les magasins... avec une forme de "conscience", d'"éthique" du consommateur.
après, effectivement, le téléchargement légal ne coûte rien aux artistes... c'est évident
RépondreSupprimerJe suis d'accord sur le fait qu'il reste, et restera toujours quelques mélomanes pour acheter des disques...
RépondreSupprimerMais ils sont déjà extrêmement rares et minoritaires, et ça n'ira qu'en empirant... on ne peut pas miser que sur une infime partie du public, qui va décroissant... il faut savoir vivre avec son époque...
MOPA qui sort un double vinyle / cd / dvd pour 25€, c'est chouette, mais s'il le vendait au prix où ça pourrait être vendu "normalement" (genre une cinquantaine d'euros, le produit les vaut largement), ils en vendraient certainement moins...
ça veut dire aussi que le futur du marché, c'est de sortir un quadruple cd / bluray / 3D avec 50h de musique et 14 vinyles pour 10€...
Un offre toujours plus abondante et de moins en moins chere, pour séduire un public beaucoup trop exigeant... un jour on ne pourra plus suivre...
certes... néanmoins, il y a quand même une nuance. C'est que l'on peut aussi vendre un CD 10 euros avec un contenu très correct dans un package objet honnête et arriver à gagner un peu d'argent. Après tout dépend ce que l'on cherche. Là où le bât blesse cruellement, c'est dans le système de la distribution actuelle, les labels et les artistes se font broyer par une industrie qui a rendu cela irrespirable. J'en prends pour preuve n'importe quel album sorti chez une major qui sort en vente entre 13 et 17 euros et qui six mois plus tard se retrouve en mid-price à 8,99... puis encore six moins plus tard à 6,99. D'un point de vue marketing, c'est juste absurde.
RépondreSupprimerDonc je ne suis pas d'accord sur le fait que le public soit trop exigeant. Maintenant, je me place du côté des consommateurs, en étant observateur également puisque j'ai travaillé dans cette industrie justement.
En ce qui concerne les MOPA, une cinquantaine d'euros, ce serait une hérésie, ils ne sont pas du tout assez "connus" pour vendre du collector à ce prix là. Par contre, 25 c'est vrai que c'était très accrocheur. Disons qu'à 29,99, ils vendaient. Est-ce encore rentable à ce prix là vu l'objet. Je l'ignore, je ne sais pas quel est leur prix de revient. Mais là n'est pas l'essentiel.
Le bon objet, le bon package, le bon prix. Et là, j'ai l'impression qu'il y a encore un peu de monde qui achète. Et heureusement. Après il faut bien l'admettre, ce qui prime, ce sera la qualité du contenu audio... mais également le reste. Mais je trouve ça personnellement assez normal. Vendre une pauvre galette dans un boitier cristal avec un livret de 2 pages 15 euros... c'est ça qui a tué le marché du disque.