jeudi 2 juillet 2009

IT'S ALIVE !

L'exercice du live n'a jamais été un but dans ce projet. A aucun moment, lors de l'écriture des albums, je n'ai pensé à la possibilité de leur transcription sur scène. J'ai toujours été bien plus attiré par l'univers du studio, du travail du son, du montage, que de l'éphémère du concert. J'ai toujours pensé que le disque et la scène étaient des choses parfaitement dissociables pour un musicien, et que l'un n'était en aucun cas le faire-valoir promotionnel de l'autre (faire des concerts pour promouvoir un disque / faire un disque pour laisser une trace des morceaux joués sur scène). Il y a pour moi autant de différence qu'entre le cinéma et le théâtre pour un comédien : rien ne l'empêche de pratiquer son art dans les deux domaines, et on ne s'attends pas à le voir interpréter un de ses films sur les planches. Ainsi j'avais écarté depuis longtemps l'idée de faire du live, d'autant plus que ma seule expérience en la matière, pour la sortie de True Love Waits, s'était révélée désastreuse et m'avait laissé des séquelles psychologiques que j'ai mis plusieurs mois à surmonter (perte de confiance, blocage vocaux ...).

Mais il paraît qu'il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis, et j'ai reçu les sollicitations d'amis, pour les accompagner lors de leurs concerts, qu'il m'était difficile de ne pas honorer. J'ai alors songé à une version "light" et acoustique, essentiellement pour n'avoir que peu de choses à gérer, techniquement parlant (pas de samples, pas de pédaliers, pas de sons à changer, etc...). Certains diront que c'est d'autant plus osé de se mettre ainsi à nu. Je n'en sais rien. Ce que je sais, c'est qu'au Fairfield Café le 5 juin, alors qu'il avait plut averse pendant tout l'après-midi, j'étais seul avec ma guitare et que je me suis senti mieux qu'à mon premier concert. Foutrement mieux. Il y a eu bien sûr des ratés, des oublis, des imperfections, du stress, et l'acoustique ne rend peut-être pas justice au travail que je fournis en arrangements sur mes disques. Mais je l'ai fait. J'ai pu "affronter" le public, comme on dit (l'expression est d'ailleurs amusante quand on sait que le public vient pour nous voir, paye même pour cela, preuve qu'il n'est pas bien farouche !). Et au fond, ça a été une petite victoire. Sur moi-même.

Alors j'abordais plus sereinement le concert du 21 juin. Fête de la musique, Place Wilson à Toulouse. Outre le fait que j'étais fatigué par les 1200km parcourus dans la journée, et particulièrement déstabilisé par les bruits ambiants (la foule, les autres groupes dans les rues voisines, la rue, les voitures, le vent), je pense que j'ai pêché par orgueil et par paresse. Ce fut éprouvant, au moins autant pour moi que pour les quelques personnes qui essayaient de m'écouter. J'étais déçu en descendant de scène. Déçu de la fragilité de tout ceci, du travail immense que représente, non pas la progression, mais le maintien seulement d'un niveau, aussi faible soit-il. Cependant j'ai trouvé lors de ces deux concerts de quoi nourrir de la satisfaction, une envie de m'améliorer, et de voir ce que je pourrais bien faire de cet outil qu'est le live. Comme un acteur qui voudrait goûter à la scène en s'apercevant que du théâtre expérimental au répertoire classique, en passant par les troupes d'impro ou le stand-up, le champ d'expression est finalement immense.
C'est pourquoi je réitérerai l'expérience une nouvelle fois cet été, le 17 juillet au Cri de la Mouette, en essayant de tirer profit et enseignement du passé pour affiner encore un peu plus une version de scène intéressante. En espérant vous voir nombreuses et nombreux à en être curieux.


2 commentaires:

  1. c'est bien dommage que je ne puisse pas venir voir ça de mes yeux, peut-être en automne :)
    la bise

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  2. oui, j'ai au moins un concert de prévu en octobre ! :-)

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